Les Enfants des rues

Nous avons accueillis une trentaine d’enfants des rues d’Asmara qui ont été introduits vers l’athlétisme et à l’insertion éducative auprès d’écoles publiques en collaboration et avec l’aide de l’école italienne sur place en 2002.

Les enfants des rues, qui sont en marge de la société, le sport tel que l’athlétisme, leur donne une valeur d’être. Les enfants des rues de la Corne d’Afrique, à la fois commerçants ambulants et mendiants, sont abusés et maltraités par leur société. A travers cette réalité économique, ils soutiennent leur besoins quotidiens de leur famille, par le biais de lavage de voitures, des cireurs de chaussures, vente de petites marchandises dans les rues (mouchoirs, chewing-gum etc.).

Un enfant des rues est un enfant pour qui la rue est devenue le lieu de fréquentation permanent.

L’expression « enfant des rues » désigne de façon générale un enfant [1](au sens de personne mineure) qui vit dans et de la rue, au sein d’une ville.[2] Ce terme « enfant des rues » peut être péjoratif.

Les enfants des rues sont le plus souvent soit des sans-domicile, soit des enfants ayant un domicile mais travaillant dans les rues, dans le secteur informel ; ils peuvent aussi vivre avec leur famille dans la rue, ou dans un refuge pour enfants des rues ; certains travaillent ou vont à l’école en même temps.

Ce dernier cas est le cas de nos enfants.  Il existe de nombreuses situations différentes et l’appellation « enfants des rues » n’est qu’une façon commode de désigner ces différents modes d’existences.

Selon l’Unicef[1] les enfants de la rue sont les enfants : qui habitent la ville  – les relations familiales sont faibles si elles existent  – les enfants développent des stratégies de survie  – la rue est leur habitat principal et remplace la famille en tant qu’instance de socialisation.

Les définitions des « enfants des rues »  sont floues. Elles peuvent être définies de trois manières:

  1. 1. Analytiquement, on parle des causes qui ont conduit les enfants dans la rue. Les enfants et les jeunes adoptent le mode de vie de la rue pour différentes raisons : la guerre, la pauvreté, l’urbanisation, l’instabilité politique, les catastrophes naturelles, la désintégration des familles, le sida, la révolte contre leurs parents, l’insuffisance des revenus et la violence, qu’elle soit physique, émotionnelle ou sexuelle
  1. 2. Normativement, on parle des concepts, des valeurs et des normes d’être un enfant des rues. Par exemple, ils sont considérés comme des indésirables et sont stigmatisés. Ils sont rejetés et mal vus par la société, parce que ce n’est pas un lieu d’être pour un enfant normal et leur dignité humaine est dégradée.
  1. 3. Descriptivement, on décrit les conditions de vie des enfants dans les rues. Par exemple, dans certains pays, comme l’Inde ou les Philippines, leur vie est exposée aux égouts. Par conséquent, ils sont victimes des maladies contagieuses, comme le choléra, dysenteries etc. Les enfants qui vivent et travaillent dans la rue sont souvent victimes de violence, d’abus sexuels et de violation des droits de la personne; ils sont négligés et parfois toxicomanes. Par exemple, partout dans le monde, des enfants de la rue sont victimes de violence, parfois tués par des policiers, d’autres représentants de l’autorité ou des individus censés les protéger. Heureusement, cela n’est pas le cas en Erythrée. Ceux qui ont conservé certains liens familiaux passent leur vie dans la rue à vendre des babioles, à cirer des souliers, à mendier, à travailler avec leur famille ou à laver des voitures pour augmenter les revenus de leurs parents. La plupart de ces enfants abandonnent l’école avant la cinquième année. Souvent, ceux qui n’ont pas de contacts familiaux se créent souvent une sécurité et reforment une famille avec d’autres enfants. Ils tentent de gagner leur vie en vendant de petits objets ou en effectuant des travaux manuels. Lorsqu’ils n’ont pas d’autre choix, les enfants, qu’ils entretiennent ou non des liens avec leur famille, assureront leur survie en commettant de menus larcins.

Notre organisation prend ces enfants comme des membres à part entière de la société. Certains enfants de la rue gèrent des entreprises florissantes qui leur permettent de survivre et de soutenir leur famille et d’autres enfants. Nous devons entendre leurs voix, écouter leurs histoires et en tirer des leçons.

Ces trois définitions nous amènent à réfléchir dans l’espace et le temps. Dans l’espace, les rues peuvent être une gare, un marché, un parking etc. Dans le temps, c’est la durée d’un enfant qui passe dans  les rues pour travailler ou mendier.

Ces enfants des rues sont à distinguer de ceux qui se trouvent en Erythrée. Ils travaillent dans la rue et rentrent quotidiennement auprès de leur famille.

Toutefois, ils ont des caractéristiques communes qui sont liées à la vie menée dans la rue. Ils développent des stratégies de survie parce que la rue leur fournit des ressources nécessaires pour survivre, mais c’est à eux de tirer un profit de ces ressources en prenant des initiatives, en menant des actions dynamiques pour rester en vie et se protéger contre d’éventuelles menaces.

En Erythrée, contrairement à d’autres pays du tiers-monde, il y a une solidarité mécanique, il y a toujours une parenté qui s’en occupe.

L’objectif premier de MLV est de rétablir les enfants des rues à améliorer leurs conditions de vie. Les enfants des rues,  grâce à nos projets socio-éducatifs et nos objectifs, à travers l’entraînement en athlétisme intense et  la formation pédagogique, ils ont montré un grand intérêt à notre démarche.

Notre  association a atteint un résultat positif et les enfants des rues  ont été acceptés à entrer dans des écoles publiques.

La majorité des jeunes filles ont suivi une formation artisanale, telles que la couture ainsi que dans des centres éducatif paroissiales. Ces enfants ont réussi à être réinsérés dans leur société de base.

Il résulte de ces formations que la plupart d’entre eux  ont montré un bon résultat dans leurs études. Aujourd’hui, une centaine de ces adolescents ont obtenu un emploi et intégrés dans la société, cela est un indicateur de réussite, bien que les moyens de l’association soient encore aujourd’hui très limités.

Notre association a deux principaux axes :

L’action préventive de notre association est primordiale et doit mettre l’accent sur leur participation au sport via l’athlétisme, en même temps soutenir leurs familles en situation d’extrême pauvreté. Ceci peut se faire par le biais d’activités génératrices de bien-être et revenus bien que minime qui demandent aux familles,  un  suivi qui reste indispensable si l’on espère obtenir des résultats durables.

L‘action curative doit suivre deux voies :

1. La réinsertion familiale de manière prioritaire ou l’accueil en foyer si celle-ci n’est pas possible.

2. La scolarisation ensuite ou la formation professionnelle, suivre une scolarité traditionnelle

Pour prévenir un risque de rechute seuls un encadrement solide et un suivi régulier de l’enfant permettront sa réinsertion définitive dans la vie courante.

Venant en complément indispensable de la scolarisation, la formation professionnelle des jeunes de la rue est le seul garant véritable de leur réinsertion définitive au sein de la société de base. Pour qu’ils vivent une vraie vie d’enfant, grandir dans un foyer stable, suivre une scolarité régulière et bénéficier d’une formation professionnelle, pour cela, MLV a besoin d’une aide financière dans son projet de création de cours de formation, tels que coiffeur(euse), chauffeur, mécanique, couturière, informaticien, administration etc.

Le but de notre association concernant les enfants des rues est principalement que les enfants des rues sont davantage à risque d’exploitation mais aussi de vulnérabilité face aux dangers de la ville : conditions météorologiques, maladies liées à l’eau, la nourriture ou la pollution, dangers de la circulation, agressions, etc. Dans certains cas, ils peuvent aussi être pourchassés par la police.

Même que le terme « enfants de la rue » désigne les enfants qui vivent ou travaillent dans la rue, dans le cas, par exemple, à Asmara, ces enfants habitent avec leur famille. Ce terme regroupe aussi les travailleurs juvéniles et les enfants touchés par la guerre, qui peuvent aussi être forcés à travailler dans la rue. La relation qu’entretiennent les enfants avec la rue est variable. Certains travaillent dans la rue avec leur famille et passent la nuit chez leurs parents mais travaillent de manière autonome pendant la journée.

D’autres encore conservent des liens avec leur famille mais doivent passer la plus grande partie de leur temps dans la rue et ne dorment avec leur  famille qu’une nuit de temps à autre.

Aujourd’hui, mondialement, plus de 100 millions vivent et travaillent dans la rue, nombre qui augmente chaque jour. Environ 40 % de ces enfants sont des sans-abri. Ils doivent assurer leur propre subsistance et, parfois, celle de leur famille, également sans-abri. Les autres, soit environ 60%, travaillent dans la rue pour soutenir leur famille, mais ils ont une maison où ils peuvent retourner.[1] Ce dernier est le cas des enfants à Asmara. Ces jeunes sont âgés de sept à dix-huit ans. Comme la plupart des pays en développement. La plupart des enfants de la rue sont des garçons, mais le nombre de filles tend à augmenter, comme partout dans le monde.


[1] l’UNICEF 2008



[1] Les concepts d’enfance évolués  biologiquement, l’enfant désigne l’être humain d’avant l’âge de la reproduction,  à la puberté, de transition  à l’état adulte, marqué par l’activation du système hormonal associé à la reproduction (reproducteur mais aussi le développement du système pileux, un changement de timbre vocal, etc.).  Il est très difficile de définir un enfant nouveau né (0 à 28 jours) et nourrisson (28 jours à 2 ans), puis petite enfance (2 à 6 ans) et enfance proprement dite de 6 à 13 ans.  Le mot enfant  s’applique aussi aux individus de 3 ans à 7 ans, les 8-13 ans étant considérés comme des préadolescents.

[2] Une ville est une unité urbaine étendue et fortement peuplée (par opposition aux villages) dans laquelle se concentrent la plupart des activités humaines : habitat, commerce, industrie, éducation, politique, culture.