Le rapport examine les politiques et les pratiques dans cinq pays – Brésil, Pérou, Mozambique, Malawi et Bangladesh – et défend l’idée qu’en étudiant ces success stories, des leçons et des exemples de bonnes pratiques peuvent être identifiées et appliquées à d’autres pays.
Selon les experts prédisaient que la démographie galopante excèderait bientôt les réserves alimentaires de la planète, ce qui causerait une énorme famine. Nous devrions donc tous être mort de faim. Les théories catastrophistes de Thomas Maltus étaient à l’œuvre : la population augmente de façon vertigineuse et la production de denrées alimentaires reste à la traîne. C’est évident. J’ai grandi avec les idées malthusiennes remises au goût du jour dans des livres au ton apocalyptique tels que ‘ The Population Bomb’ ( La bombe démographique, ndt) .
Mais quelqu’un semble avoir désamorcé la bombe. Plutôt que d’être submergés par la famine, nous le sommes par la nourriture. Et pas uniquement aux Etats Unis. L’obésité est en augmentation au Mexique. Le nombre de diabètes résultant d’une alimentation trop grasse atteint un niveau épidémique en Inde. Une personne sur quatre est en surpoids en Chine, plus de 60 millions de personnes sont obèses et le chiffre de l’obésité infantile a été multiplié par 30 depuis 1985. Partout, de Buffalo à Pékin, nous voyons des bidons bedonnants.
Nous ne souffrons pas de la famine, bien au contraire, puisque les hommes un peu partout sur la planète ingurgitent plus de calories (par habitant) que jamais auparavant.
Si vous recherchez des raisons pour l’épidémie d’obésité actuelle, ne vous arrêtez aux soi-disant évidences, que la presse ressasse si bien : fast food, trop de gras, trop de sucre, pas assez d’exercice, les jeux d’ordinateurs, d’étranges bactéries dans votre estomac, de drôles de molécules dans votre sang. J’aurais, pour ma part, tendance à incriminer cet instinct, peut-être génétique chez l’homme, consistant à ingurgiter en permanence, avachi sur son canapé, des snacks salés, gras, sucrés plutôt que de se consacrer à un travail physique dur. Touts ces facteurs sont sans nul doute liés à cette ‘pandémie d’obésité insidieuse et rampante …
Selon Morwenna Sullivan, conseillère stratégique à Action contre la Faim, « la croissance économique seule n’est pas suffisante pour réduire la malnutrition ». « Ce qui est nécessaire, c’est un équilibre entre des revenus sûrs et des investissements supplémentaires dans les programmes de nutrition établis dans un grand nombre de secteurs. »
L’étude de cas contenue dans le rapport montre comment la combinaison de politiques efficaces et d’investissements satisfaisants a permis d’obtenir des résultats positifs dans la réduction de la malnutrition. « Nous devons nous demander pourquoi ces interventions ne sont pas appliquées systématiquement », a déclaré Mme Sullivan. « Tous les pays peuvent réduire la faim s’ils privilégient la nutrition. Cet objectif peut être atteint en travaillant transversalement sur les secteurs de la santé, l’agriculture et l’éducation, en collaboration avec la société civile pour trouver des solutions durables. Les progrès accomplis dans les cinq pays étudiés montrent ce qui peut et doit être fait pour aider à sauver des vies. Si l’on veut s’attaquer à la malnutrition, il faut agir maintenant. »
Action contre la Faim appelle les gouvernements et les bailleurs internationaux à :
Mettre la nutrition au cœur de leur agenda politique
S’assurer de la participation de la société civile dans le développement de politiques durables visant à augmenter l’accès à la propriété et l’impact parmi les communautés affectées
S’attaquer aux causes multiples de la malnutrition en intervenant de manière cohérente et coordonnée dans de nombreux secteurs incluant la santé, l’agriculture, l’eau et l’assainissement, et l’éducation
Combiner des approches de court et long terme pour aborder les causes immédiates et sous-jacentes de malnutrition
Fournir des ressources financières à long-terme pour garantir l’efficacité des mesures
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